Pourquoi faire du latin aujourd’hui ?

Certains parents se souviennent de leurs années de latin comme une succession indigeste de matière grammaticale et de traductions sans bornes de César, entrecoupées de récitations de textes latins ou de leurs traductions.

D’autres ancien.es latinistes auront par contre gardé le doux souvenir des récits de l’histoire romaine, des légendes de la mythologie, des trésors féconds et toujours utiles de l’étymologie, de la plongée passionnante dans une culture à travers des textes incroyablement vivants.

Celles et ceux qui s’en sont tenus à distance se demandent comme certain.es élèves actuel.les : en quoi est-il utile de « faire » du latin si longtemps après la fin de l’Empire romain ?

D’emblée, il faut commencer par préciser à quoi ce cours ne sert pas (ou très peu) : à retenir des locutions ad vitam aeterman, des noms savants des plantes ou des animaux ou d’organes. A la surprise des élèves, ce n’est pas non un cours où l’on apprend à parler la langue latine – laissons cela aux fonctionnaires du Vatican.

On peut même ajouter que, si l’exercice de traduction est souvent présent, l’objectif final n’est pas de découvrir le sens des textes (l’humanité le possède déjà et la déjà maintes fois édité). Ce n’est qu’un moyen pour d’autres apports plus ambitieux.

En effet, le cours garde tout son utilité et son intérêt pour les raisons suivantes :

Ce qui attirera le plus rapidement l’attention des élèves et, espérons-le, leur donnera le goût du latin, ce seront les nombreuses portes ouvertes sur l’histoire romaine et, à travers elle, sur une culture et une société. Aussi anciennes que différentes de la nôtre, les sociétés antiques permettent cependant d’interroger notre présent. Ce peut être via la « vie quotidienne », les grands événements comme la destruction de Pompéi ou l’assassinat de César ou encore les questions plus larges comme la place de la femme ou le système
politique.

Par ailleurs, si l’on traduit des phrases ou des textes latins, c’est pour la démarche mise en oeuvre, pour le chemin intellectuel parcouru: établir des hypothèses, les vérifier en utilisant des règles, effectuer un choix en pouvant apporter des preuves ou, au contraire, affirmer prudemment que le doute est de mise et que d’autres investigations sont nécessaires…

Autant d’éléments de la démarche scientifique en général et qui aident à structurer une pensée. Pour les études futures mais aussi pour décrypter le monde, ce sont là des apprentissages plus qu’utiles.

Si ces « bienfaits » du latin ne sont pas les plus immédiatement visibles et sont souvent les plus ardus à obtenir, ils sont toutefois les plus durables.

Enfin, avec son statut d’ancêtre principal de notre langue, le latin laisse à jamais ouvert le trésor de ses racines pour mieux comprendre le français. Dans un contexte donné, il permettra de mieux saisir le sens de mots difficiles ou bien d’utiliser avec plus de précision et de profondeur du vocabulaire.

 

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